CHAPITRE DEUXIÈME
LA TAPISSERIE JUSQU'A LA MORT
DEPUIS LE COMMENCEMENT DU XIV° SIÈCLE DU DUC DE BOURGOGNE, PHILIPPE LE HARDI
1300-1404
Depuis un certain nombre d'années on s'occupe activement de rechercher les plus anciens témoignages concernant l'histoire de la tapisserie. Un débat s'est élevé récemment sur le point de savoir dans quelle ville la haute lice avait fait sa première. apparition officielle. La question, hàtons-nous de le reconnaître, est en elle-même de médiocre importance. La tapisserie se montre presque simultanément dans plusieurs villes comme Une industrie en pleine prospérité, ayant déjà fait ses preuves et conquis son droit de cité.
Entre les villes d'Arras et Paris, qui se disputent l'honneur d'avoir possédé les premiers métiers, il est bien difficile de décider, parce qu'il résulte des pièces mêmes produites dans le débat que les plus anciens documents sont à jamais perdus. Ceux qui nous restent ne remontent pas plus haut que les dernières années du xiii0 siècle ; ils établissent seulement qu'à cette époque la haute lice seule était d'un usage récent, tandis que la connaissance et l'emploi courant de la basse lice remontaient à une date antérieure. Quoi qu'il en soit, c'est en France, au cœur même de la France, qu'apparaît tout à coup notre industrie avec une organisation puissante qui lui assure des siècles de vie prospère. Si la tapisserie dut à la forte constitution des corporations flamandes un développement qu'elle n'atteignit nulle part ailleurs au moyen âge, il ne faut pas oublier